Le digital detox : une tendance superflue ?

Depuis quelques années le temps passé coller à un écran se trouve de plus en plus au cœur des discussions et des préoccupations. Ce temps a encore augmenté avec la période de confinement. Lorsque cette épidémie est devenue mondiale et que la population s’est retrouvée cloîtrée, le temps passé sur internet, les réseaux sociaux, et globalement sur tous les outils numériques, s’est démultiplié. Whatsapp a vu une augmentation de 40% de son utilisation, quand Facebook Messenger connaît une augmentation de 70% des appels vidéo, Instagram a aussi pu en profiter avec des vues doublées sur ses live.

Ces outils numériques dans lesquels nous nous sommes réfugiés pendant cette période n’ont pas aidé à lutter contre cette mauvaise tendance. En effet, des études prouvent que l’augmentation de ce temps passé devant les écrans peut entraîner un nombre important de problèmes physiques (fatigue oculaire, cervicalgie, obésité, mal de dos) ou mentaux (anxiété, dépression, mémoire). Un nouveau terme a vu le jour récemment et on parle désormais du e-neck, le syndrome de la tête baissée, en portant un poids d’environ 34 kilogrammes qui finit par nous « briser » le cou.

Les personnes concernées commencent à prendre conscience du risque de passer trop de temps devant les écrans et tentent de changer leurs habitudes. Mais comment faire pour les éviter quand toute la société actuelle tourne de plus en plus autour des réseaux sociaux, et qu’une majorité des métiers s’exécutent avec un ordinateur ?

Cette contrainte de rester proche des écrans, au moins pour travailler, ne permet pas une cure de désintoxication complète du numérique, car la séparation des écrans n’est pas réalisable à 100%.

Une cure de désintoxication numérique est-elle nécessaire ?

La suppression totale n’est pas réaliste, il est cependant conseillé de se fixer des limites pour commencer une « mini » cure de désintoxication au numérique.

Si vous avez besoin d’un appareil électronique pour travailler, vous pouvez essayer de fixer une limite en arrivant à la fin de la journée de travail. Le fait de rentrer chez vous et de passer du temps en famille vous permettra de vous déconnecter des médias et de reposer vos yeux. Cela ne vous empêche pas de vous consacrer un petit moment de la soirée pour rattraper ce que vous avez pu manquer tout en étant raisonnable.

Les internautes, principalement concernés par les problèmes de temps sur les écrans une fois la raison du travail écartée, consultent les réseaux sociaux et y passent du temps pour deux raisons :

  • Être en relation avec leur communauté, leurs amis : répondre aux messages (qui peuvent être sur différentes plateformes), poster du contenu
  • Se tenir au courant de l’actualité : faire défiler son fil d’actualité, lire des articles, regarder des vidéos

L’actualité sur les réseaux peut se consulter à un moment précis de la journée, qui peut se transformer en une session habituelle. A l’inverse, la relation entretenue avec ses amis grâce aux plateformes de messaging est en continu, et un grand nombre de personnes regarde leurs téléphones instantanément après réception d’une notification. C’est pourquoi la suppression de ces notifications permet de réduire les distractions et de rendre plus évidente la concentration sur une tâche, afin de consulter son téléphone le moins possible.

Pour être efficace, une désintoxication doit avoir un côté répétitif et habituel. Plus vous prendrez l’habitude de vous détacher des réseaux et des écrans, quand ceux-ci ne vous sont pas nécessaires, plus il sera facile de ne pas en dépendre.

De plus en plus d’aides sont mises à disposition des personnes addictes afin de les déconnecter de leurs appareils.

Ces aides sont présentes pour les personnes qui ont réussi à se rendre compte de l’impact néfaste des écrans sur leur vie (seul ou grâce à leur entourage) et qui souhaitent ne plus en dépendre. Différentes solutions se multiplient pour éviter à quelqu’un d’avoir à gérer seul sa cure de désintoxication, en étant souvent trop extrême. Les psychologues consultent de plus en plus de personnes souffrant de cette addiction, et les médecins mettent en avant le problème pour sensibiliser leurs patients.

Le tourisme a également beaucoup évolué dans ce sens, et certains hôtels proposent désormais des séjours (avec des laps de temps divers) complètement coupés des écrans. La personne est donc occupée avec des séances de coaching comportemental, de la méditation, des activités physiques, des massages, … Tout ce qui est nécessaire pour rester dans une ambiance zen, avec des activités qui diffèrent selon le site.  Pour les personnes qui n’auraient pas le temps ou les moyens de se rendre dans ces lieux « off », il existe d’autres solutions. L’une d’elle, aussi contradictoire qu’elle a l’air de l’être, passe par l’installation d’une application avec des programmes de Digital Detox, comme par exemple :  Space, Flipd ou Offtime. Ces applications permettent de vous donner les bonnes astuces et des conseils pour être moins connectés, certaines vont même jusqu’à proposer une fonctionnalité qui va bloquer votre téléphone pendant un temps décidé.

Ces solutions sont considérées comme des méthodes douces ; dans le monde digitalisé d’aujourd’hui peu de personnes sont capables de se couper entièrement des réseaux et d’internet. Il arrive cependant que des usagers très connectés n’en peuvent plus et décident de tout arrêter. C’est notamment le cas de Susan Maushart et de Thierry Crouzet qui avait fini par faire un burn-out. Ces deux journalistes (qui n’ont aucun lien entre eux) se sont lancé le pari de tenir 6 mois à l’écart de tout écran. Cette distanciation a été très compliquée mais ils ont relevé le défi, ils disent aller mieux et avoir beaucoup apprécié cette pause d’interactions digitales et ont tous deux raconté cette expérience en écrivant un livre. Susan Maushart a écrit « The Winter of Our Disconnect » et Thierry Crouzet “J’ai débranché”.

La majorité de la population est désormais concernée par ce problème de temps passé devant les écrans et cette sensibilisation n’est pas superflue.

Pour avoir un aperçu du temps que vous passez devant votre téléphone, les appareils peuvent avoir une fonctionnalité dans les paramètres vous permettant de savoir ce chiffre, généralement assez effrayant et qui pourrait donc vous amener à adopter cette mini-détox !

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