Cyberharcèlement : comment y faire face ?
En France, les injures, moqueries, messages de haine à caractère racistes, sexistes ou homophobes, ont constitué ou constituent le quotidien de quatre internautes sur dix. Chez les 18-25 ans, ce nombre atteint même les 60%. Le harcèlement scolaire ne s’arrête désormais plus aux portes de l’établissement, mais s’invite jusque dans leur chambre. Il semble souvent impossible d’y apporter une solution ou d’imaginer que cela cesse, si bien que près de la moitié des victimes de cyberharcèlement ont déjà envisagé de mettre fin à leurs jours. De nombreuses solutions existent pourtant, en voici quelques-unes.
| Un grand plan contre le cyberharcèlement
Le suicide de Nicolas, un jeune de 15 ans victime de harcèlement scolaire et le « tsunami de témoignage » qui ont suivi ont placé les sujets de cyberharcèlement au cœur de l’actualité de la rentrée. Le gouvernement a ainsi dévoilé mercredi dernier un plan visant à lutter contre ce fléau. Premières mesures, certainement les plus importantes, la saisine du procureur en cas de signalement pour harcèlement sera désormais systématique, grâce à une plateforme dédiée entre l’Éducation nationale et la Justice.
Des sanctions plus strictes sont prévues, notamment le changement d’établissement pour l’élève harceleur, la confiscation des téléphones, l’exclusion des réseaux sociaux, et des mesures de justice telle que le placement sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec la victime. Pour les cas « moins graves », un stage de citoyenneté avec un module sur le harcèlement pourra être prescrit, et des mesures de justice pourront favoriser un dialogue apaisé entre l’harceleur et la victime.
Le gouvernement propose également des mesures de prévention et de détection, jusque là inexistante. Dès la maternelle, les élèves suivront ainsi des cours d’empathie, de respect de l’autre, et de tolérance. A cela s’ajoute la mise en place de questionnaires d’auto-évaluation pour tous les élèves du CE2 à la 3e, afin de repérer les cas de harcèlement et d’intervenir rapidement. Une première version sera proposée aux élèves le 9 novembre.
Il favorise également la sensibilisation et la formation de tous les acteurs du monde éducatif pour les informer des risques encourus et les aider à mieux prévenir le harcèlement. Cette formation s’étend également aux adultes intervenant auprès de mineurs dans d’autres contextes, tels que le sport ou les colonies de vacances. De plus, une cellule consacrée au harcèlement sera créée dans chaque rectorat et des équipes académiques de lutte seront mises en place. Le numéro d’aide d’urgence, le 3018, devient le numéro unique de signalement. Il est désormais accompagné d’une application afin de simplifier le processus de signalement et d’alerte.
Dans ces situations il est également possible (et recommandé) de porter plainte contre les auteurs d’harcèlement, si vous souhaitez vous renseigner n’hésitez pas à consulter ce site spécialisé ou l’un de ceux évoqués plus bas.
| Quels outils face au cyberharcèlement ?
La Cnil affirme que «face au harcèlement sur les réseaux sociaux, il faut suivre deux règles d’or, la première est de ne pas se venger, la seconde est de bloquer immédiatement l’accès à ses comptes sociaux » mais bien souvent cela reste loin d’être suffisant.
Que vous soyez victimes ou témoin de harcèlement en ligne, des outils existent afin d’aider ou de vous faire aider. Outre le 3020, le numéro d’aide gratuit pour celles et ceux qui subissent du harcèlement scolaire, l’association e-enfance a développé avec l’état l’application 3018. Gratuite et confidentielle, elle permet à l’usager d’échanger via tchat ou appel avec des professionnels et sert également de coffre-fort numérique pour stocker les preuves d’harcèlement (captures d’écran, photo ou vidéo).
La plateforme Pharos, avec laquelle nous collaborons pour la modération de contenus en ligne, permet quant à elle de faire remonter aux autorités les contenus illicites repérés sur les plateformes. Il est donc possible de dénoncer les cas de harcèlement mais aussi de rapporter les messages révélateurs de tendances suicidaires à la police qui contactera immédiatement la famille.
D’autres applications et outils comme le site point de contact qui permet de signaler de façon anonyme les contenus choquants, l’application Kolibri qui facilite les mises en contact et permet aux jeunes de partager leurs émotions ou le compte Twitter @stopfisha qui lutte contre le revenge porn existent et sont compétents sur ces questions.
Si vous êtes victime de harcèlement ces outils peuvent aider mais expliquer la situation à quelqu’un de confiance et demander de l’aide autour de soi, aussi difficile que cela puisse paraître, reste la meilleure option. Les sentiments de solitude, de terreur et d’angoisse permanente que suscite le cyberharcèlement ne doivent pas être gérés seuls, surtout au plus jeune âge.
En tant que parent vous avez également un rôle de sensibilisation et d’accompagnement important à jouer. L’on considère souvent que son enfant puisse être victime de harcèlement, sans penser qu’il pourrait en être auteur ou témoin. Or offrir un outil numérique permet ce type de comportements et une éducation correcte y est donc nécessaire. Pour savoir comment mieux réagir si votre enfant est confronté au harcèlement, vous pouvez vous rendre sur le site e-enfance.
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