Le rôle des réseaux sociaux dans la lutte contre la désinformation

Le conseil de surveillance de Facebook a tranché et la décision est sans appel : Le compte social de l’ancien président des Etats-Unis Donald Trump restera suspendu pour une durée de deux ans ! Pour rappel, l’ancien président avait incité ses supporteurs à envahir le Capitole et utilisait également son compte pour affirmer que les élections qu’il venait de perdre étaient truquées. La modération chez Netino by Webhelp on connait bien, et Internet bien qu’étant un outil au service de la liberté d’expression, la modération sur le web a besoin d’être réinventé selon Romain Badouard auteur de l’ouvrage Les Nouvelles Lois du web, Modération et censure.

Principe de neutralité

Les chefs d’Etats bénéficiaient, jusqu’à présent, d’une exemption d’actualité au même titre que les individus de la sphère politique. Ainsi le réseau social Facebook considérait que les publications d’un chef d’Etat, par exemple, constituaient des informations politiques auxquelles les habitants d’un pays doivent pouvoir avoir accès. La suppression des ces publications est encore un phénomène rarissime sur les réseaux sociaux même s’il s’agit d’une publication mensongère ou violente. Alors quel rôle doivent jouer les réseaux sociaux pour combattre la désinformation ?

Le web des années 2000 était utilisé par de petites communautés où les membres assumaient les fonctions de modérateur. Les discours haineux y étaient certes présents mais bien moins visibles. Aujourd’hui on assiste à une véritable centralisation de l’univers d’Internet, nous utilisons au quotidien les mêmes services, applications et réseaux sociaux. La bulle Internet est entrée dans une consommation de masse.

La contre-attaque des plateformes

Les principaux réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et YouTube ont commencé dès 2017 a conclure des partenariats avec certaines institutions et groupe de journalistes indépendants pour renforcer le concept de fact-checking, autrement dit, la vérification systématique des faits. De plus, depuis plusieurs années, ces plateformes développent et mettent au point des algorithmes puissants composés par des Intelligences Artificielles ainsi que de nombreux modérateurs pour lutter contre les fake news et la désinformation car contrairement au projet initial elles sont devenues les principales sources d’information sur le web.

Twitter a signalé 300 000 post trompeurs au sujet de l’élection présidentielle américaine entre le 27 octobre et le 11 novembre 2020 et a interdit 456 d’entre eux d’être repartagés, commentés ou likés. De plus, le réseau souhaite mettre en place une modération responsale et collective pour lutter contre la viralité des infox.

Une étude canadienne a montré que plus de 25% des vidéos les plus consultées sur YouTube contiennent des informations trompeuses sur le virus de la Covid-19. Pour contrer cette prolifération de fake news, la plateforme travaille et collabore avec de nombreux médias et organismes certifiés pour signaler et apporter des informations sûres au public.

Est-ce suffisant ?

Il n’est plus question seulement d’une dynamique mais d’une obligation pour les réseaux sociaux d’être désormais des acteurs fondamentaux dans la gestion de l’information. La commission Européenne a établi de nouvelles directives à suivre pour ces derniers en juin 2020. Le texte stipule une plus grande transparence de la part des plateformes social media en matière de modération des de contenus en fournissant des reportings mensuels ainsi qu’une meilleure et plus importante collaboration avec les acteurs du fact-checking.

Pour Alexis Orsini, journaliste et véritable expert de l’infox, il est clairement important que les réseaux sociaux prennent les reines pour lutter contre la désinformation : « Si les réseaux sociaux prennent bien conscience de leur rôle de diffusion, il est compliqué pour ces plateformes de jouer un rôle de régulateur ou de vérificateur de l’info en raison de leur principe de « neutralité ». Du fait de leur effet amplificateur, les réseaux sociaux ont contribué, malgré eux, à la propagation de cette désinformation, mais ils peuvent encore inverser la tendance et devenir un outil pour combattre ces fausses informations » En collaboration avec Facebook, le New York Times a pu avoir accès à une note interne du réseau sur les tendances d’utilisations et le comportement des utilisateurs. Une note plutôt encourageante qui démontrait que les utilisateurs qui recherchaient des informations sur la crise sanitaire s’informaient davantage sur des site fiables et connus du grand public.

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